lundi 14 février 2011




Au Ciel, dont la beauté relève de l’infamie. Au Ciel dont la splendeur succède à la prétention et dont l’éclat mélodieux contredit notre génie. 

Le regard pluvieux, la chaire esquintée, j’ingurgite tendrement les cadavres recomposés, industrialisés, désemballés. Mon portrait décoloré, esquinté, se mêle à la lassitude du jour morose.Il pleut, je crois. Du haut de l'éther, épuisées, les gouttes, s'anéantissent au  fin fond du vide abyssale de mes regards. Il ne reste que ça, le témoignage d'un ciel insensible qui se rit des névroses mortelles... 


Comprends-tu seulement que ta figure suprême renvoi à la médiocrité de mon espèce ?


L'exquise fraicheur matinale et ses brises amusées arrachent aux arbres leurs feuilles somnolentes. Au loin, un morne soleil, dont les rayons froids chagrinent la nature navrée. Amer, le vent engendre ma nausée. Acerbe, les feuilles se meurent. Au loin, quelques nuages serein, qui contredise les gravités planétaires, niant la déchéance. 

Céleste, tes nues divines épient mon souffle, tandis que l’asphyxie terrestre m’enlace, élancée. 

Ciel, toi dont l'abondance émotionnelle, dont l'utopie exacte, suscite mon dédain misanthrope. Ciel, toi dont la beauté rejoint le songe, dont l'onirisme inspire la poésie, la cadence qui contre les débauches sinistres. Lointain, tu me laisses inutile parmi les fous et leur frénésie, leur discours éreintés proclamant l'absurde et l'obscène.

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